Le cinema - Claude Nougaro



Le cinéma - Claude Nougaro



Sur l'écran noir de mes nuits blanches
Moi je me fais du cinéma
Sans pognon et sans caméra
Bardot peut partir en vacances
Ma vedette c'est toujours toi
Pour te dire que je t'aime rien à faire, je flanche
J'ai du cœur mais pas d'estomac
C'est pourquoi je prends ma revanche
Sur l'écran noir de mes nuits blanches
Où je me fais du cinéma

D'abord un gros plan sur tes hanches
Puis un travelling panorama
Sur ta poitrine grand format
Voilà comment mon film commence
Souriant, je m'avance vers toi...
Un mètre quatre vingts,
Des biceps plein les manches,
Je crève l'écran de mes nuits blanches
Où je me fais du cinéma...
Te voilà déjà dans mes bras...
Le lit arrive en avalanche...

Sur l'écran noir de mes nuits blanches
Où je me fais du cinéma,
Une fois, deux fois, dix fois, vingt fois,
Je recommence la séquence
Où tu me tombes dans les bras...
Je tourne tous les soirs

Y compris le dimanche...
Parfois on sonne, j'ouvre, c'est toi...
Vais je te prendre par les hanches
Comme sur l'écran de mes nuits blanches ?
Non, je te dis : " Comment ça va ? "
Et je t'emmène au cinéma




La Pluie fait des Claquettes

La pluie fait des claquettes
Sur le trottoir à minuit
Parfois, je m’y arrete,
Je l’admire, j’applaudis
Je suis son chapeau claque,
Son queue-de-pie vertical,
Son sourire de nacre
Sa pointure de cristal
Aussi douce que Marlène,
Aussi vache que Dietrich,
Elle troue mon bas de laine
Que je sois riche ou pas riche
Mais quand j’en ai ma claque
Elle essuie mes revers
Et m’embrasse dans la flaque
D’un soleil à l’envers
Avec elle je m’embarque
En rivière de diamants
J’la suis dans les cloaques
Ou elle claque son argent
Je la suis sur la vitre
D’un poète endormi,
La tempe sur le titre
Du poème ennemi
À force de rasades,
De tournées des grands-ducs,
Je flotte en nos gambades,
La pluie perd tout son suc
« Quittons-nous dis-je, c’est l’heure
Et voici mon ilot
Salut pourquoi tu pleures ?
- Parce que je t’aime salaud 

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